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septembre 1999
document article1431 mots (8891 caractères | 5,93 feuillets), auteur: Bruno CargnelliBruno Cargnelli
Venezuela
croissance dans un pays en crise
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Fondée initialement, en 1952, par Riunione Adriatica di Sicurta, une compagnie italienne, Adriatica de Seguros est devenue filiale d'Allianz depuis une quinzaine d'année. Aujourd'hui, dans un Venezuela en crise, elle a réussi à s'imposer, notamment auprès de grandes entreprises industrielles. Celles-ci représentent près de 70% de son chiffre d'affaires en 1998. Mais Adriatica, dont le logo représente un hexagone sur fond bleu qui rappelle étrangement celui des AGF, a également d'autres ambitions.

1995: la crise bancaire frappe le Venezuela de plein fouet. Le pays entre dans une récession profonde, dont il n'est, aujourd'hui, pas encore sorti malgré les déclarations volontaristes du très controversé président Chavez. L'inflation atteint des sommets, dans un climat marqué par une grande instabilité politique. C'est pourtant cette même année que Max Thiermann, nouvellement nommé à la tête d'Adriatica de Seguros, choisit de mettre à profit afin de démarcher de grandes sociétés industrielles. Celles-ci sont en effet quelque peu méfiantes vis-à-vis des compagnies locales, très affectées par la crise bancaire.
Il mènera cette action avec l'appui marqué de la filiale brésilienne, et du groupe dans son ensemble. «Jusqu'à cette date, nous nous étions essentiellement concentrés sur le marché de l'assurance-vie et l'IARD individuelle, explique le Directeur de la filiale. À partir de 1995, nous avons cherché à construire un véritable portefeuille de compagnies industrielles, en assurance directe ou réassurance pour des risques tels que les tremblements de terre, l'incendie, ou la conception des sites de production.» Alcatel, des banques locales, Coca-Cola, Elf-Atochem, Olivetti, L'Oréal et autres Rhône-Poulenc vont rapidement comprendre l'intérêt de souscrire leurs contrats auprès d'une compagnie adossée à un groupe solide. La stratégie s'avère payante. Elle permet à la filiale des AGF de se classer, en 1998, au cinquième rang dans le pays, avec 6,6% de parts de marché, sur les talons de la quatrième compagnie Orinoco.

Réorientation stratégique

Cette réorientation s'est avérée stratégique, car après près de 10 ans de débats et de promesses, l'ouverture du marché de l'assurance Santé individuelle aux compagnies privées continue d'être repoussée. Le premier projet de la sorte date déjà de 1989, lors du premier mandat du président Chavez. Face aux dysfonctionnements nombreux de la sécurité sociale, dont pâtissent les 23 millions de Vénézuéliens avec philosophie, celui-ci s'était engagé à libéraliser le marché. Il n'eut cependant pas le temps d'entériner une telle décision avant sa destitution par le parlement.
Attendant de profiter de l'hypothétique entrée en vigueur de cette mesure -un nouveau projet est à l'étude -, Adriatica de Seguros , est d'ores et déjà, bien implantée à travers le pays. Le siège, basé à Caracas, est en lien constant avec les 10 délégations basées dans les principales villes vénézueliennes, par le biais d'un réseau informatique performant. Celui-ci permet la mise à jour des informations en temps réel, et donc un fonctionnement décentralisé.
Sur le terrain, les 380 employés d'Adriatica de Seguros sont relayés par une centaine d'agents exclusifs et près de 700 courtiers et agents non exclusifs qui distribuent ces produits. Disposant d'une bonne notoriété, la filiale réalise 1/3 de son chiffre d'affaires grâce aux assurances auto, et 22% en IARD. Dans les 50% restants, les assurances santé et vie ne représentent que 6% du CA de la compagnie en 1998… contre 29% en moyenne entre 1995 et 1997. «Cette baisse en pourcentage ne correspond pas à un recul de la filiale sur ce marché, précise Max Thiermann. Elle est le fruit de notre action ciblée auprès des entreprises, qui a considérablement augmenté notre CA , réduisant d'autant la part de l'assurance-vie qui, elle, est restée stable ou en légère diminution du fait de la crise».
Dans un pays en crise profonde, Adriatica de Seguros a réussi le double pari de croître en diversifiant ses activités, et de préparer l'avenir. Car avec des richesses minières encore inexploitées, mais aussi des paysages qui séduisent de plus en plus les touristes et voyageurs du monde entier, le Venezuela reste, au delà des problèmes actuels, un pays d'avenir.

CHIFFRES CLÉS (1999)
Le Venezuela en chiffres
Superficie: 917 000 km2
Capitale: Caracas, qui comme la plupart des grandes villes est située sur la côte
Population: 23 millions d'habitants
PNB 90 Mds US$
PNB/tête: 4 000 $/personne/an. C'est à dire le même niveau qu'au début des années 1970: instabilité politique et crise économique sont passées par là!
Croissance: +0,5% en 1998. 1999 devrait marquer le retour de la récession: on prévoit une croissance négative de l'ordre de -7% à -9%
Inflation: +30% en 1997. Cette année, elle devrait se situer aux alentours de +20 à +25%
Principales ressources du pays: - pétrole: exploité depuis les années 30, il représente la moitié du PNB et 2/3 des exportations du pays. - minerai de fer et bauxite - gaz naturel - hydro-électricité - tourisme


Ouragans… et tremblements de terre
Le Venezuela - y compris l'île de Margarita, située dans les Caraïbes - n'est pas situé dans la zone où les risques de cyclones et ouragans sont les plus élevés. Cette "Ceinture des Cyclones" , centrée sur les Caraïbes et qui s'étend jusqu'en Floride, n'affecte pas le pays, qui a d'ailleurs été épargné par le dernier en date: le Cyclone Mitch. Par contre, le tremblement de terre de 1967, qui fit des dégâts assez importants à Caracas, la capitale, est encore dans les mémoires. De même que celui de 199, de grande magnitude, mais qui eut heureusement lieu dans l'Est du pays, une région non habitée.

Or noir en Orénoque
Il ne s'agit pas du titre d'un épisode inédit des aventures de Tintin, mais bien de ce qui reste une ressource majeure du pays. La découverte de gisements encore inexploités en Orénoque a attisé récemment les convoitises de toutes les compagnies pétrolières de la planète. Mais si le pétrole représente encore + de 40% du PNB national, l'or noir n'est plus ce qu'il était. Après une phase euphorique qui a permis le développement du pays et la construction de grandes infrastructures dans les années 1950-1960, la crise des années 70 a sonné le glas de la rente pétrolière pour le Venezuela. Le gouvernement a alors décidé de nationaliser les sites de production. Résultat: un gouvernement de plus en plus riche face à une population de plus en plus pauvre, ne bénéficiant pas de ces entrées d'argent frais.

Corruption, destitution de présidents, coups d'états avortés, émeutes… la vie politique vénézuelienne a été agitée ces dix dernières années. Dans ce contexte Adriatica de Seguros, a cependant su s'imposer auprès de grandes compagnies en proposant des contrats adaptés. Avec les vénézueliens, elle attend quelque peu résignée, la promulgation d'une nouvelle constitution, qui devrait clarifier la situation. C'est du moins ce que tout le monde espère, tout en se préparant à de nouveaux rebondissements.



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«Jusqu'à cette date, nous nous étions essentiellement concentrés sur le marché de l'assurance-vie et l'IARD individuelle, explique le Directeur de la filiale. À partir de 1995, nous avons cherché à construire un véritable portefeuille de compagnies industrielles, en assurance directe ou réassurance pour des risques tels que les tremblements de terre, l'incendie, ou la conception des sites de production.»
image article locuteur 01 name NOM Thiermann, Max - Directeur, Adriatica de Seguros
in agf magazine n° 05 - septembre 1999

«Cette baisse en pourcentage ne correspond pas à un recul de la filiale sur ce marché, précise Max Thiermann. Elle est le fruit de notre action ciblée auprès des entreprises, qui a considérablement augmenté notre CA , réduisant d'autant la part de l'assurance-vie qui, elle, est restée stable ou en légère diminution du fait de la crise»
image article locuteur 02 name NOM Thiermann, Max - Directeur, Adriatica de Seguros
in agf magazine n° 05 - septembre 1999

agf magazine n° 05 - 1/09/1999
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